Avant de mettre un terme à ce travail, nous rappellerons la problématique qui nous a guidé. Il s’agit de la suivante,  ‘’En quoi le tourisme chinois est il reflet de l’émergence de la classe moyenne de l’Empire du Milieu ?  Afin d’y répondre, nous nous sommes d’abord intéressés au phénomène du tourisme chinois et nous avons vu qu’il s’agissait d’une tendance nouvelle, en pleine évolution avant d’en apprendre plus sur les attitudes des touristes chinois. Après s’être intéressé au tourisme, nous avons regardé de plus près l’émergence de la classe moyenne chinoise. Nous nous sommes ainsi intéressés à la classe moyenne en elle même, avant de regarder quels furent les facteurs qui ont rendu son émergence possible. Arrive donc maintenant l’heure de conclure…

 

En août 2015, était publiée sur le site Internet Xinhuanet.com la citation suivante, ‘’Le chiffre que vous nous avez donné est exact, 100 millions de touristes chinois avec une perspective considérable d’augmentation car il y a un développement de la classe moyenne chinoise’’... Les deux sont donc liés et interdépendants. En effet, on a vu que les touristes chinois utilisaient les réseaux sociaux et les sites de voyages sur Internet pour planifier ou réserver leurs futures visites. Or, la classe moyenne est majoritairement concentrée sur le littoral Est de la Chine, région, on l’a dit, ouverte sur le monde, mais aussi la plus connectée du pays. Le tourisme chinois, par son côté connecté serait donc reflet de l’émergence de la classe moyenne. Aussi, Deng Xiaoping est l’instigateur des deux phénomènes. Grâce à son accession au pouvoir et ses réformes de 1978, le dirigeant du PCC a rendu possible, par l’économie de marché et l’accès à la propriété privée synonyme d’enrichissement,  l’augmentation du revenu et par conséquent du nombre de besoins. La classe moyenne ayant accédé à des moyens financiers plus importants, s’offre des biens de consommation autrefois inexistants dans les foyers chinois, comme des appareils d’électroménager, du matériel high-tech, de l’équipement domotique, mais aussi divers services, dont le tourisme fait parti. Nous avons noté que cette consommation s’occidentalise. L’habitude du voyage étant  typiquement européenne, le tourisme chinois ne fait que rejoindre un tendance qui s’amorce par exemple en France avec l’avènement des congés payés en 1936. Le tourisme chinois se concentre quant à lui sur les semaines d’or inaugurées dans les années 2000. Nous en déduisons donc que le tourisme a été possible grâce à l’obtention de nouvelles libertés pour le peuple chinois, certes tacites, mais allant de pair avec la politique de la porte ouverte.

Ces réformes ont entraîné d’une certaine manière le développement du tourisme chinois et rendu possible l’existence de la classe moyenne, dont les critères d’appartenance ont plusieurs fois recours à la propriété privée (posséder une voiture par exemple, ou être propriétaire de son logement). Les deux tendances ont donc des racine communes. Le tourisme chinois reflète aussi l’émergence de la classe moyenne dans le sens où les deux phénomènes sont des tendances nouvelles et différenciables par rapport à celles d’autres pays ou aux autres phénomènes sociaux chinois. En effet, nous avons montré que la classe moyenne chinoise était une classe sociale différente en Chine, et que le tourisme chinois était unique par les attitudes des touristes chinois et ressemble très peu aux tourisme français ou espagnol par exemple (ou du moins, son émergence est retardée par rapport à celle du tourisme français, toujours est-il que les touristes chinois ont des habitudes et des comportements qui leur sont propres). Par ces différenciations effectuées et par les liens qui économiques qui lient classe moyenne et tourisme, nous sommes en mesure de dire que le tourisme reflète l’émergence de la classe moyenne chinoise.

les classes d’âge des touristes chinois et de la population de la classe moyenne nous amène aussi à cette conclusion : elles sont similaires, les touristes eux aussi étant relativement jeunes. Les modes de consommation, tournés vers les marques occidentales des touristes et de la classe moyenne eux aussi nous mènent à cette conclusion.

Quant  à l’avenir de la classe moyenne, il est encore une fois difficile à cerner. La classe moyenne devrait encore augmenter, la croissance à 7% le permettant encore,malgré les difficultés économiques traversées par le pays depuis 2015. Elle devrait de plus accéder à un nombre grandissant de biens et de services. Néanmoins, elle ne sera pas tout à fait la même. Avec le phénomène des enfants-rois dû à la politique de l’enfant unique, nous verrons peut-être une classe moyenne plus aisée et plus instruite, demandeuse de biens de plus grande qualité et de séjours touristiques plus fournis et coûteux. Ou peut-être sera t- elle moins dépensière et plus encline à se plier aux us et coutumes des pays ou régions visités. Une chose et sûre, le nombre de touriste de chinois va encore augmenter, de même que la taille de la classe moyenne chinoise. La récente chute de la bourse de Shanghaï ( - 8, 5%)    (provoquée par la distorsion de la valeur réelle de la production des entreprises chinoises et la valeur de leurs actions ainsi que par la baisse de régime de la production et croissance de l’empire du milieu), ne devrait pas selon toutes perspectives, sur le court terme,  calmer la fièvre du tourisme chinois, surtout lorsque l’on connaît leur importante propension à l’épargne, gage de sécurité économique.

On peut enfin élargir le sujet aux classes moyennes et tourismes des autres pays émergents (hormis la Russie). Par exemple, on observe en Inde, la même relation entre le tourisme et l’émergence de la classe moyenne. En effet, le nombre de touristes indiens ainsi que l'effectif de la classe moyenne indienne ne cessent de croître depuis quelques années…